Allez je vous balance la suite.
III/ Esclavagisme avancé.
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MERCREDI ‘
Encore trois jours à tenir, je sais pas si je serai encore en vie vendredi midi. Sans déconner je me faisais vraiment chier à chaque fois que j’y allais, et puis les moments bien gênants quand y’avais quelque chose que je comprenais pas ou que j’arrivais pas à faire, merci mais ça m’a assez ridiculisé comme ça.
Je sors de mon lit, je commence à comprendre ce que ressentent les esclaves qui doivent aller au taf super tôt le matin, courage les gars je pense à vous.
Je regarde l’heure, 7h30…
Bordel je vais encore être en retard, miskine le boss va vraiment me faire griller dans son four.
Je me grouille, et j’arrive finalement avec cinq minutes de retard, y’a du progrès.
Je salue rapidement la caissière et les autres esclaves ainsi que le boss. Pour le coup ils me font même pas de remarques. J’essaie de mettre mon tablier correctement cette fois, mais je galère toujours autant.
Bordel c’est qu’un nœud c’est pas censé être compliqué à faire normalement.
Je retourne alors voir mon ami le vétéran du boulangerie game alias Joel.
En fait il fait toujours la même chose du coup je me fais chier… Quelques minutes après n’avoir strictement rien branlé et juste regardé ce que répétait Joel, le boss s’aperçoit que je branle rien. Je le vois arriver vers moi.
– Hey [JV]Dragonite, tu vas te rendre utile, on est tous occupés, tu peux nous nettoyer les bacs s’il te plaît ?
– Bien sûr tu veux pas que je te cire les pompes comme un esclave non plus ?
– T’as dit un truc ?
– Nan rien, je fais ça tout de suite monsieur.
C’est bien ce que je vous disais l’autre fois, stagiaire = esclave. Tiens j’en profite pour ouvrir une autre parenthèse, (y’en aura pas mal dans ce risitas je vous préviens
) à quoi servent ces bacs. Oui c’est totalement pété comme parenthèse mais au moins ça rallonge le texte alors fais pas chier et lis.
En gros on fout la pâte à pain dans ces bacs en plastique pour vider le pétrin parce qu’il est full comme ton inventaire dans un TW3 ou un BOTW. puis après pour autre chose aussi mais je sais plus pourquoi, oui j’ai presque tout oublié.
Mais je crois que c’est pour laisser la pâte durcir pour mieux pouvoir la travailler après.
Bref reprenons.
Le boss me file un espèce de grattoir, une éponge et un seau d’eau puis pendant environ une heure j’ai nettoyé ces putains de bacs en plastiques, je crois que c’est à peu près le seul truc que j’ai réussi à faire correctement durant ma semaine. Pendant que je jouais à l’esclave, je regardais ce que faisait Joel, il était en train de donner forme à la pâte à pain par morceaux. Il les enchaînait super vite, ça se voyait qu’il avait bossé ici pendant très longtemps, c’est pas pour rien que le boss l’appelait vétéran.
Puis de l’autre côté, Gérard le boss de la boulangerie enfournait les pâtes en forme de pain que Joel lui filait super vite et enlevait ceux qui étaient prêts à être vendus. Un vrai travail d’équipe.
Puis les apprentis pâtissiers eux aussi ne chômait pas, cette fois-ci ils faisaient pas des petites viennoiseries style chocolatine (oui des chocolatines ) ou croissants mais un vrai truc de pâtissier, par contre je sais plus ce que c’était.
Et moi j’étais là en train de nettoyer mes bacs, qu’est-ce ça me soulait, j’aurai au moins aimé essayer de faire du pain avec la pâte mais non même pas. Du moins pas maintenant, j’ai essayé le lendemain, mais ça j’y reviendrai plus tard.
Peu à peu, je prenais l’habitude du mouvement à faire, je nettoyais les bacs plus vite que mon ombre et je devenais un peu le boss final du nettoyage game.
Puis je regardais les membres de la team à côté puis je redescendais vite sur terre. C’était eux les vrais boss moi j’étais juste un petit stagiaire venant les emmerder dans leur boulot.
Cette délicate sensation d’être un poids pour les autres…
Alors que je me lamentais sur mon sort tout en nettoyant ces foutus bacs, Gérard le chef vint me voir. Qu’est-ce qu’il voulait ?
– Hey [JV]Dragonite tu te souviens de ce que je fais moi ?
C’est quoi ça un test surprise ? Bien sûr que je sais ce qu’il fait.
– Vous finissez de préparer la pâte à pain puis vous la mettez au four ?
Ça pouvait se sentir que j’étais fier de lui donner la bonne réponse et de pas passer pour un putain de branleur.
– C’est ça. Et y’en a un qui est bientôt prêt à sortir. On va te faire faire la tradition.
– Je vais malaxer de la pâte ?
– Euh non.
Merde c’était pas ça leur tradition… Allez MalaiseTV c’est pour toi.
D’un coup, Gérard se mis à gueuler hyper fort.
– LES GAAAAAARS LE PETIT FAIT LE RITUEL.
– Euh…
– Ah on va bien rigoler.
L’équipe se réunit à nouveau, devant le four. Putain qu’est-ce qu’ils vont me faire ?
– Je vais sortir le pain du four et tu vas devoir le tenir dans tes mains le plus longtemps possible.
PUTAIN MAIS IL EST SÉRIEUX LUI ? ELLE DOIT FAIRE 8 000 DEGRÉS CETTE MERDE.
Allez encore une petite parenthèse. Dans cette boulangerie où j’ai fait mon stage, je sais pas si ils le font toujours mais pour les nouveaux, ils leur font sortir le pain AVEC LES MAINS.
Enfin presque…
Y’a une technique à adopter.
Si jamais pour n’importe quelle raison on vous demande de sortir un pain du four avec les mains, mettez le pain sur le bout de vos ongles, la chaleur KOLOSSALE du pain ne se sentira qu’au bout d’environ 30 secondes (moi j’ai tenu quelques secondes parce que je savais pas comment fallait faire
) Voilà petit trick si vous voulez passer devant vos potes pour un bg solide qui s’en balek de la chaleur.
(ou pour un mec qui essaie d’impressionner les gens sans succès à vous de voir.
) Bref continuons.
Bon comme moi je connaissais pas la technique, je l’ai tenu… Une demi seconde ? Ouais ça doit être ça.
– Regarde, je vais te montrer un truc.
Le boss ramasse le pain, et le tient pendant quelques secondes, mais on aurait dit qu’il pouvait le tenir pendant des plombes. Sûrement de la chance.
– Si tu le tient sur tes ongles ce sera peut-être plus simple, vas-y esssaie.
Il me balance le pain, j’essaie de faire comme il m’a dit et… CA MARCHE.
– Wow… Ben merci de l’astuce.
– Pas de soucis.
Après cette légère interlude, on a tous repris nos postes. (oui moi aussi, vous savez mon poste d’escla… de nettoyeur de bacs ) puis une nouvelle matinée s’est terminée. J’étais crevé par l’ennui et j’ai rien foutu de l’aprèm.
Plus que deux jours à tenir à présent et après, à moi les grasses matinées.